Somatropine : mode d’emploi du médicament, contre-indications

Propriétés pharmacologiques 

Hormone de croissance humaine recombinante. Il s’agit d’un peptide de 191 acides aminés, identique à l’hormone de croissance hypophysaire humaine en termes de séquence d’acides aminés et de composition, ainsi qu’en termes de carte peptidique, de point isoélectrique, de masse moléculaire, de structure isomérique et d’activité biologique. Elle a des effets anabolisants et anticatabolisants, affectant le métabolisme, la croissance et le développement de l’organisme. Elle interagit avec des récepteurs spécifiques de différents types de cellules, notamment les myocytes, les hépatocytes, les adipocytes, les lymphocytes et les cellules hématopoïétiques. Certains de ses effets sont médiés par une autre classe d’hormones, les somatomédines (IGF1 et IGF2). De manière dose-dépendante, la somatropine provoque une augmentation de l’IGF1, de l’IGFBP3, des acides gras non estérifiés et du glycérol, une diminution des taux d’urée sanguine et d’azote urinaire et une diminution de l’excrétion de sodium et de potassium. Si des doses élevées sont utilisées, une saturation relative des effets de la somatropine peut se produire. Ceci ne s’applique pas à la glycémie et à l’excrétion urinaire de peptide C, qui n’augmentent de manière significative qu’après l’utilisation de doses élevées (20 mg). La pharmacocinétique est linéaire pour des doses allant jusqu’à 8 UI (2,67 mg). A des doses plus élevées (60 UI ou 20 mg), un certain degré de non-linéarité ne peut être exclu, mais cela n’a pas d’importance clinique. Après administration intraveineuse à des volontaires sains, le volume de distribution à l’équilibre est de près de 7 litres, la clairance totale est de 15 l/h et la clairance rénale est négligeable. Le T½ est de 20 à 35 minutes. Après une administration unique p/k et i/m, la T½ terminale est légèrement plus longue, de 2 à 4 heures. La concentration d’hormone de croissance dans le sang atteint son maximum en 4 heures environ et revient au niveau initial en 24 heures, ce qui indique qu’il n’y a pas d’accumulation d’hormone de croissance en cas d’administration répétée. La biodisponibilité par les deux voies d’administration est de 70-90%. 

Indications de la SOMATROPINE 

Retard de croissance chez les enfants dû à une sécrétion insuffisante ou absente de l’hormone de croissance endogène ; retard de croissance chez les filles présentant une dysgénésie gonadique (syndrome de Turner), confirmé par une analyse chromosomique. 

Utilisation de la SOMATROPINE 

La dose doit être déterminée individuellement en fonction de la taille ou du poids du patient. Il est recommandé de l’administrer avant le coucher selon les recommandations suivantes : Retard de croissance dû à une sécrétion insuffisante d’hormone de croissance endogène : 0,7-1,0 mg/m2 ou 0,026-0,035 mg/kg/jour p/k. Retard de croissance chez les filles dû à une dysgénésie gonadique (syndrome de Turner) : 1,4 mg/m2/jour ou 0,045-0,050 mg/kg p/p. Un traitement concomitant avec des stéroïdes anabolisants non androgènes chez les patientes atteintes du syndrome de Turner peut augmenter la vitesse de croissance. Le traitement est interrompu lorsque l’augmentation de la croissance est suffisante pour un adulte ou lorsque les épiphyses sont fermées. 

Contre-indications

La somatropine ne doit pas être administrée aux enfants dont les épiphyses sont fermées (arrêt de la croissance osseuse), ni aux patients présentant une hypersensibilité à la somatropine, ni en présence de néoplasmes. 

Effets secondaires

Une hyperémie et des démangeaisons de la peau au point d’injection se produisent dans environ 10 % des cas. Certains patients peuvent former des anticorps contre la somatropine ; la signification clinique de ce phénomène n’a pas été établie. Dans des cas isolés, si la petite taille est due à une délétion dans le complexe du gène de l’hormone de croissance, le traitement par l’hormone de croissance peut induire la production d’anticorps inhibiteurs de la croissance. Une épiphysiolyse avec atteinte de l’articulation fémorale peut survenir. Un enfant présentant une claudication dont la genèse n’est pas claire doit être examiné. 

Instructions particulières 

L’expérience clinique de l’utilisation de l’hormone de croissance pendant la grossesse est limitée. Des études expérimentales n’ont pas montré d’effets indésirables directs ou indirects sur la grossesse, le développement fœtal, l’accouchement ou le développement postnatal, mais il convient d’être prudent lors de l’administration de l’hormone pendant la grossesse. Les hormones protéiques endogènes peuvent être excrétées dans le lait maternel, mais la probabilité d’absorption de protéines inchangées dans le tube digestif d’un nourrisson est faible. Le traitement doit être effectué sous la surveillance systématique d’un spécialiste expérimenté dans le diagnostic et le traitement des patients présentant un déficit en hormone de croissance. Une hypothyroïdie peut se développer au cours du traitement par somatropine, c’est pourquoi la fonction thyroïdienne doit être contrôlée périodiquement. Toute hypothyroïdie doit être corrigée par l’administration d’hormones thyroïdiennes afin d’obtenir un effet thérapeutique suffisant pendant le traitement par l’hormone de croissance. 

Les patients atteints de néoplasmes intracrâniens ou extracrâniens en rémission et recevant un traitement par hormone de croissance doivent être vus par un médecin à intervalles réguliers. Les patients présentant un déficit de croissance dû à une tumeur intracrânienne doivent être évalués périodiquement pour détecter toute progression ou récidive de la maladie sous-jacente. Une incidence plus élevée de leucémie a été rapportée chez les enfants présentant un déficit en hormone de croissance ou non traité que chez ceux ne présentant pas de déficit en hormone de croissance. Une relation de cause à effet avec le traitement par l’hormone de croissance n’a pas été établie. En cas de céphalées intenses, de troubles visuels, de nausées et de vomissements, il est recommandé de procéder à un examen du fond d’œil pour détecter un œdème du disque optique. Si le diagnostic est confirmé, la possibilité d’une hypertension intracrânienne bénigne doit être envisagée et le traitement par somatropine doit être interrompu. 

Si le traitement par l’hormone de croissance est repris par la suite, une surveillance attentive des symptômes de l’hypertension intracrânienne est nécessaire et le traitement doit être interrompu en cas de récidive. L’administration de l’hormone de croissance s’accompagne d’une brève phase d’hypoglycémie pendant 2 heures, puis, au cours des 2 à 4 heures suivantes, d’une augmentation de la glycémie malgré la concentration élevée d’insuline. Pour détecter une résistance à l’insuline, le patient doit subir un test de tolérance au glucose. La somatropine doit être utilisée avec prudence chez les patients atteints de diabète sucré ou ayant des antécédents familiaux de diabète sucré. Une correction du traitement antidiabétique peut être nécessaire chez les patients atteints de diabète sucré. Chez tous les patients atteints d’une maladie aiguë sévère, le rapport entre l’effet thérapeutique possible de l’administration de l’hormone de croissance et le risque potentiel doit être évalué. Pour prévenir le développement d’une lipoatrophie, les sites d’injection doivent être changés. En cas d’œdème prolongé ou de paresthésie sévère, la dose de somatropine doit être réduite pour éviter l’apparition d’un syndrome du canal carpien. 

Interactions 

Un traitement concomitant par GCS peut retarder l’effet thérapeutique de la somatropine. Il peut augmenter la clairance des composés métabolisés par le cytochrome P450 3A4 (hormones sexuelles, corticostéroïdes, anticonvulsivants et ciclosporine). 

Surdosage 

Une hypoglycémie suivie d’une hyperglycémie est susceptible de se produire. Un surdosage chronique peut entraîner le développement d’un gigantisme et/ou d’une acromégalie, qui sont associés à d’autres manifestations connues de l’excès d’hormone de croissance chez l’homme.

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